Atlas Géographique Informatisé Régional

La carte des réseaux de transports maritimes et aériens se superpose bien avec celle des activités économiques (cf. carte n°). On retrouve en effet les grands terminaux pétroliers dans la zone de production et de raffinage de pétrole brut dans le Golfe et plus marginalement à Sumatra pour le pétrole indonésien. Il en va de même pour les autres grands ports de commerce qui assurent principalement l'exportation des minéraux. La seule exception à ces terminaux pétroliers et minéraliers est la plate-forme multimodale de Singapour (trafic supérieur à 300 millions de tonnes et premier port mondial) qui est le point névralgique des échanges, via l'océan Indien, entre la sphère asiatique, centrée autour du Japon, l'Europe et les États-Unis. On remarquera que les seuls centres industriels en Afrique orientale se trouvent en Afrique du Sud et que l'Inde assure sa place de grande économie mondiale (11e rang en 2002) par le rayonnement de ses 5 principaux ports.

La rapide croissance du trafic portuaire à La Réunion est stimulée par les besoins très élevés d'importation de produits manufacturés afin de satisfaire la consommation domestique. Depuis la construction d'un nouveau terminal spécialisé, Port-Réunion se situe parmi les cinq premiers ports français pour le trafic des conteneurs. Les importations représentent 85 % des tonnages manipulés. Les exportations au départ de La Réunion se composent en majorité de produits agroalimentaires faiblement trans-formés. Port-Réunion assure par ailleurs les fonctions de transbordement à destination de Mayotte. La collectivité départementale de Mayotte possède un port moderne, port Longoni, mis en service en 1992. En dépit de sa situation stratégique à l'entrée du canal de Mozambique et à proximité d'une importante route maritime internationale, il entretient peu de relations commerciales directes avec les ports des pays voisins. Pour La Réunion, la situation géographique est moins favorable qu'à Mayotte. Port-Réunion est en effet excentré par rapport aux grandes routes océaniques et notamment celle du pétrole qui passe par le canal du Mozambique. Finalement, bien que La Réunion et Mayotte disposent d'infrastructures logistiques très modernes, les activités de réexportation et de transbordement à partir de leurs ports et de leurs aéroports dans l'aire india-océanique restent embryonnaires. À l'interface de l'Asie, de l'Afrique et de l'Europe, Port-Louis, à Maurice, s'impose aujourd'hui en tant qu'escale des grandes lignes de porte-conteneurs et tend à assurer la fonction de port d'éclatement du trafic maritime dans la sous-région du sud-ouest de l'océan Indien.

En ce qui concerne le trafic aéroportuaire, les zones les plus touristiques et les plus ouvertes sur le monde sont celles qui possèdent les plus grands aéroports. On y retrouve Singapour, Bangkok avec des transports de personnes supérieur à 20 millions de passagers annuellement. On est tout de même loin des performances des aéroports de Londres (110 millions de passagers), New York (93 millions) ou Tokyo (84 millions). Il vient ensuite Jakarta et Kuala Lumpur pour le sud-est asiatique, Bombay et Delhi pour l'Asie du sud, l'Arabie Saoudite (avec le pèlerinage à la Mecque) et les Émirats Arabes Unis pour le Moyen-Orient et enfin Johannesburg qui est le seul aéroport d'importance de l'Afrique orientale. Au niveau de la sous-région du sud-ouest de l'océan Indien, l'aéroport de Maurice est devenu le hub majeur. Il se distingue par la diversité et la fréquence de ses liaisons aériennes avec les principales destinations riveraines de l'océan Indien. Malgré d'importants travaux d'agrandissement et un trafic de passagers et de fret comparable à celui de Plaisance, l'aéroport de Gillot (1,5 millions de passagers en 2001) peut difficilement prétendre se substituer à son rival mauricien en tant que plate-forme multimodale de sa sous-région. La polarisation des flux aériens émis vers et reçus de la métropole française ainsi que l'existence d'une compagnie nationale à Maurice en sont les raisons principales.

On voit donc que la hiérarchie économique des pays india-océanique est globalement respectée par l'analyse de la répartition des transports aériens et maritimes. Les économies les plus dynamiques et les plus structurées de la région s'appuient sur des moyens de transport les plus performants et modernes.

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François Taglioni

Bibliographie

Benjamin, D. ; Godard, H. ; Taglioni, F., 2000. "La réunion et Mayotte dans l'océan Indien". Économie de la Réunion, n°105, p. 24-27

Inséé, 2002. Tableau économique de la Réunion, 2002-2003. Saint-Denis, Inséé, 212 p.

Sources de la carte

Journal de la marine marchande, 2002 ; Ports of the World, 2002 ; International Civil Aviation Organization, 2002